Avatar, parabole positive de Copenhague

Publié le par G J-P

La dernière production de Cameron bat les records d'audience en accumulant en un peu plus d'un mois d'exploitation, la somme de 2 milliards de dollars, soit l'intégralité du budget total du CR du Limousin pendant la totalité des quatre années de la mandature à venir !

 

Le succès colossal et planétaire du film n'est pas seulement dû aux époustouflants effets spéciaux en 3D, mais aussi à sa résonance avec l'imaginaire collectif de ce début de troisième millénaire. La fable du groupe minier qui veut détruire une planète pour piller son sous-sol, sans comprendre que toute la biosphère de Pandora est inextricablement liée, et qu'elle peut s'en défendre est la parabole de la société de surconsommation qui met en péril notre propre planète terre.

 

Les lectures du film sont toutes écologistes, quel que soit le pays où il a été diffusé ; il n'est pas étonnant que le groupe minier d'Avatar ait semblé aux Chinois une représentation des géants du BTP et de ses mercenaires, les sinistres chengguan qui sèment la terreur dans le pays. Ce service de flics, obéissant aux seules autorités locales du pouvoir communiste corrompu, est chargé des expulsions violentes des paysans récalcitrants aux projets immobiliers. Tant de blogueurs chinois se sont fait l'écho de cet évident parallèle, que le gouvernement a décidé de faire cesser la projection d'Avatar dans les salles, pour le remplacer par un film local consacré à la vie édifiante de Kongzi, connu en Occident sous le nom de Confucius.

 

La conclusion est optimiste, puisque selon le credo individualiste américain, c'est la prise de conscience d'un seul qui va permettre le sauvetage de tous. Ce qui est intéressant sur la psychologie occidentale, c'est que la solution vient toujours des mêmes, et que les indigènes sont finalement subjugués par le G.I. repenti, représentant de la race dominante (jeune, masculine et blanche) qui va les conduire à la victoire sur leur oppresseur.

 

La lecture sous-jacente d'Avatar est bien écologiste dans son analyse (approche systémique de l'environnement, refus de fausses valeurs et du pillage des richesses, et retour humaniste à l'authentique) mais achoppe au même a priori idéologique que celui qui a plombé le sommet de Copenhague : la solution ne viendrait que de l'Occident lui-même, sous la conduite d'un leader charismatique.

Et c'est Obama tentant de sauver à lui tout seul le sommet compromis.

 

À cette différence qu'Obama, partant de ce postulat  a  bien sûr échoué, alors que le héros de Cameron a réussi...

 

Publié dans Société

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