Election du président de la région Limousin

Publié le par G J-P

Du fait de notre fusion du second tour, nous avons décidé, contrairement à ce que nous avions fait lors de l'installation de la précédente mandature, de ne pas présenter de candidat(e) à la présidence de la région.. Nous pensions qu'il appartiendrait à chacun des groupes de faire un discours liminaire ; j'en avais donc préparé un ...
Mais seuls les groupes qui déposaient une candidature à la présidence se sont exprimés - ce qui est d'ailleurs fort logique ; Voici donc ce que nous avions décidé de dire, de manière à préciser et rappeler les contours de notre co-gestion...

Cogestion plutôt que Sujétion, Coopération plutôt que compétition


La première plénière d'une assemblée territoriale au début d'une mandature a de par les textes, un rôle fondateur. On va y élire son Président et son exécutif, et après « le bruit et (parfois) la fureur » des campagnes électorales, les majorités politiques qui vont gouverner la région vont être clairement explicitées.

Cette fondation d'une nouvelle mandature ne doit pas masquer une autre fondation qui va s'y lire en filigrane, c'est celle du puissant mouvement qui a permis une victoire quasi complète de la gauche dans ces régionales. Et encore plus éclatante en Limousin qu'ailleurs, puisque nous devons y avoir la droite la mieux battue de France...

Ce puissant mouvement est bâti autour d'une alliance nouvelle, celle du PS et d'EE, qui va renouveler durablement le paysage politique en France et faire des régions les laboratoires d'une démocratie modernisée. Presque partout, car on peut mettre à part le cas de la Bretagne où les listes EE et PS étaient opposées au second tour révélant d'ailleurs l'effet indiscutable du second tour qui fait croître de façon mathématique le score du challenger. Nous n'en sommes bien évidemment pas dupes..

Mais nous savons déjà que les écologistes bretons d'EE vont conclure un accord de gestion avec l'équipe socialiste de M. Le Drian... Car les enjeux sociaux et environnementaux sont tels que les calculs de posture ne sont pas de mise…Ils sont tels qu'il convient d'agir, et d'agir ensemble là-bas comme ici..

Comme ici, où nous reconduisons la collaboration avec la liste menée par JP Denanot, d'une manière quelque peu différente puisque nous avons progressé de 50% d'une régionale à l'autre et que la dynamique qui s'inscrit ici ; sur notre territoire aussi bien qu'ailleurs, devra se traduire de la manière la plus simple qu'il soit : la cogestion comme nous en avions défendu le principe tout au long de la campagne.

 

Insensiblement donc, dans une région rurale, dont il semblait que les thématiques écologistes laissaient jusqu'à présent indifférente, l'écologie politique rencontre une adhésion de plus en plus importante, et va rejoindre la moyenne de la population française. Cela signifie que EE est en train de réussir à convaincre que l'écologie politique est une nouvelle proposition globale de société, capable aujourd'hui non seulement d'apporter des réponses à la crise énergétique, économique et sociale qui nous frappe tous, mais aussi à tenir tête vaillamment à un gouvernement trompeur qui avance à coup de sondages, de fausses promesses, de fausses annonces.

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Cette politique sans vision, sans projet, cette politique de déstructuration du lien social, cette politique de désengagement systématique non seulement fait sombrer peu à peu les citoyens, dans la précarité… mais fait peser sur les régions l'obligation de se substituer aux carences de l’Etat: pour preuve, en matière de santé, et plus particulièrement de prévention, nous apprenons que l'Etat baisse sa part de cotisation de 25% espérant que la région comblera le manque.. et ce n'est qu'un exemple..

dans quelques jours, le gaz augmentera de près de 10 %; c'est ce que vient d'annoncer la commission de régulation de l'énergie après avoir validé ce qu'avait décidé GDF Suez…

La défaite majeure qu'a subie la droite n'a cependant pas fait cillé N. Sarkozy dont la seule réplique (et quand je dis réplique c'est dans le sens de la sismologie.) a été de supprimer le principe même de la taxe carbone.. car il s'agit plus d'un abandon, c'est une suppression

 

Ainsi, après avoir soutenu le principe d'une taxe carbone, nécessaire même s'il fallait largement en modifier l'assiette et l'application... le chef de l'Etat annonce sa disparition, d'un revers de discours. Hier, le chantier était aussi important que celui relatif à la suppression de la peine de mort, aujourd'hui, il est clos.

 

La taxe carbone du gouvernement Fillon, née à la suite du Grenelle qui n'en finit plus de décevoir ceux qui auraient pu un moment y croire, ne remplissait pas les critères nécessaires pour être socialement juste, avoir une réelle efficacité économique et un impact sur la baisse des dépenses énergétiques.

Vous comprenez bien chers collègues, que ce projet, enterré cette semaine par Nicolas Sarkozy, ne sera pas regretté par les élus d'Europe Écologie.

Mais ce qui fait question, ce sont les inquiétants et criards rapports que ce gouvernement entretient avec les puissances d'argent. La pression du MEDEF, selon le propre aveu de Chantal Jouanno, la secrétaire d'état aurait en effet porté le dernier atémi fatal, en tout cas les gros pollueurs industriels et les grands céréaliers ont contribué à condamner toute tentative de mettre en place une fiscalité écologique. Et de façon durable, tant qu'Europe Écologie et la gauche unie autour d'un projet écologiste n'auront pas repris le pouvoir.

La raison invoquée pour cet abandon, serait l'attente que tous les pays européens fassent de même afin de préserver notre compétitivité, et de créer donc au préalable un impôt écologique aux frontières de l'UE . Une fois de plus c'est sur l'Union européenne qu'on fait porter tous les renoncements des dirigeants devant les grands lobbies...

Ainsi, la seule leçon que l’UMP aura tirée de son échec aux élections régionales aura été donc un petit remaniement à la marge, et de se venger sur l'écologie, par dépit sûrement de la percée du grand rassemblement écologiste, dont il a enfin compris qu'il se plaçait définitivement à gauche, : Je rappellerai juste le mot du président, « L'écologie, ça commence à bien faire ! »

Oui, Monsieur Sarkozy, je dirais même que nous autres écologistes, nous allons continuer à bien faire, et en tout premier lieu en préparant avec nos alliés, l'alternance, sur un projet où le respect de l'homme et de la planète sera central.. parce que l'un ne peut être pensé sans l'autre

Nous tiendrons donc dans cette mandature les engagements qui ont été les nôtres durant la campagne et qui pourraient se résumer en un seul terme : écoconditionnalité... parce que l'écologie est transversale. Nous allons ensemble agir pour réduire l'empreinte énergétique comme dans toutes les autres régions cogérer par les écologistes.. plus encore que dans les autres régions, puisqu'au regard du classement établi par le journal Terraeco, je vous rappelle qu'il met le Limousin, en 18e position pour ce qui est des émissions de CO2 par habitant.. Or, pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, de baisser de 40 % les émissions de CO2, d'ici 2020, alors que nous somme très en retard, l'institution régionale va devoir mettre les bouchées doubles....

Là encore, nous avons à agir pour préserver que nous nous croyions jusque-là donné à tous définitivement en partage, l'espace naturel préservé ; l'eau.... et notre région devra faire des efforts puisque la part de l'espace Natura 2000 est tellement faible qu'il nous place en queue de peloton, selon ce même classement. Nous allons devoir accroître les surfaces agricoles consacrées à l'agriculture biologique et être très vigilant pour ne pas laisser se détruire les terres agricoles au nom d'une fausse modernité. nous serons attentifs et vigilants.

Mais bien sûr, il n'est plus seulement temps de faire des constats, mais d'affirmer une volonté politique
C'est pour cela que dès ce début de mandature se tiendront les Assises de la transformation écologique de l'économie et de l'emploi, consultation des territoires et de leurs acteurs, leurs représentants, les syndicats, les associations, pour que nous puissions voir ensemble comment apporter des solutions nouvelles en matières d'emploi et d’économie. Et les résultats de ces assises constitueront in fine, le schéma régional de développement économique.

C'est à partir de ce socle fort, de cette feuille de route tracée avec les acteurs locaux, que nous serons en mesure d'agir aussi sur les autres schémas régionaux et particulièrement le schéma régional d'aménagement du territoire et, le schéma régional des infrastructures et des transports.

Je préciserai même qu'avec tous les acteurs locaux, nous allons mettre en place une véritable démocratie participative conformément à nos pratiques à EE.. Car c'est de cette manière de renouveler les pratiques politiques que se renouvellera le goût des citoyens pour la politique, parce qu'ici, et entre nous, on peut bien le dire, nous ne devons pas être fiers du taux d'abstention, et l'étude attentive des résultats du second tour, devrait conduire certains à réfléchir à leurs pratiques … Nous souhaitons agir différemment, en associant plus généralement et plus largement l'ensemble des citoyens.

 

Tout cela nous allons le mettre en œuvre rapidement et ensemble.

Mais ici, comme partout en France, une des conditions du succès de notre entreprise commune est bien le rassemblement de l'ensemble des forces de gauche dans la gestion de la région. Je forme le vœu, ici, et dès maintenant, au nom du groupe des écologistes, que le Front de gauche puisse participer à cet exécutif diversifié et réunis afin que nous réalisions ensemble le projet que nous avons portés les uns et les autres et dont nous savons, les uns comme les autres, que les points convergences sont extrêmement nombreux.

C'est à cette condition, qu’ici en Limousin comme dans toutes les autres régions, se construira non pas simplement l'alternance. mais une réelle alternative politique à l'ultra libéralisme, au jacobinisme et aux dérives d'un gouvernement dont plus que jamais, il est nécessaire de contrer les actions néfastes.

Pour construire cette alternative, nous nous sommes ralliés à JP Denanot pour qu'il assume, avec notre soutien, la présidence de cette assemblée durant la prochaine mandature. C'est pourquoi, EE ne présentera pas de candidat.

Je vous remercie.

Ghislaine Jeannot-Pagès

 


Publié dans Programme

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